L'AFMPS a constaté lors de ses inspections que des substances non enregistrées comme matières premières pharmaceutiques sont parfois prescrites et/ou utilisées dans des préparations. Il s'agit par exemple de compléments alimentaires, de poudres de plantes, d'huiles essentielles et de cosmétiques. Nous recommandons donc de prêter attention au statut des matières premières dans les préparations.

En ce qui concerne les matières premières, seules celles qui sont autorisées peuvent être utilisées dans les préparations officinales.  Depuis peu, l'application web Phil permet au pharmacien de trouver quelles matières premières sont autorisées. Le moteur de recherche propose dorénavant de chercher par « matière première magistrale », et la fiche de celle-ci reprend les références des matières premières autorisées existantes.  
En revanche, dans les préparations magistrales, le pharmacien peut également utiliser des matières premières non autorisées, à condition que celles-ci soient accompagnées d’un certificat d'analyse venant d'un laboratoire agréé.
 

Qu’en est-il des compléments alimentaires ?
Le choix d'enregistrer une substance particulière en tant que matière première relève de la responsabilité de l'entreprise. Certain​es firmes préfèrent toutefois enregistrer leurs poudres végétales en tant que compléments alimentaires (souvent reconnaissables - mais pas toujours - à la mention "NUT", "PL" ou "AS" ou une combinaison de ces acronymes sur l'emballage).   
Si le pharmacien utilise des matières premières non autorisées (ou sans certificat d'analyse) dans une préparation, la responsabilité lui en incombe. Si vous souhaitez utiliser un complément alimentaire dans une préparation magistrale ou officinale, vous fabriquez en fait un nouveau complément alimentaire et devez introduire à cet effet un dossier de notification auprès du SPF Santé publique.

Un autre exemple est celui de l'utilisation d'huiles essentielles dans les préparations magistrales et officinales. Par exemple, l'huile essentielle de tea tree est parfois prescrite en préparation dermatologique pour traiter les mycoses ou la gale. Bien que cette huile essentielle ait des propriétés antibactériennes, antifongiques et antiparasitaires prouvées, elle n'existe pas en tant que matière première pharmaceutique et ne peut donc pas être utilisée par le pharmacien dans une préparation.
 

Responsabilité
Il est de la responsabilité du pharmacien d'officine de commander et d’utiliser des matières premières adéquates et, lors de leur réception, d’en vérifier la conformité. Les matières premières autorisées sont reconnaissables au numéro d'autorisation "Aut." figurant sur le conditionnement. Celui-ci se compose, dans l'ordre, du numéro d'autorisation du fournisseur, de la (des) lettre(s) "R" ou "IR" et, enfin, d'un numéro d'ordre.