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La dermatite atopique

La dermatite atopique, la forme chronique de l’eczéma atopique ou constitutionnel, est une maladie inflammatoire chronique de la peau. Cette affection se traduit par des rougeurs, une peau sèche, parfois rugueuse et plus épaisse, des lésions inflammatoires rouges, des squames, des boursouflures (s’accompagnant parfois de sécrétions) et des démangeaisons intenses. La dermatite atopique ne provoque pas seulement un inconfort physique, elle peut également affecter la santé psychologique. Son évolution est généralement chronique, avec des poussées caractéristiques. 

Cette forme d’eczéma débute souvent durant l’enfance, mais peut aussi se manifester à l’âge adulte. La dermatite atopique touche 60 à 70 000 patients en Belgique, ce qui en fait l’une des affections cutanées les plus fréquentes.

 

Quelle est l’origine de la dermatite atopique ?

La cause précise de la dermatite atopique est inconnue. De multiples facteurs jouent un rôle, notamment des prédispositions héréditaires et l’influence de facteurs environnementaux allergiques et non allergiques. La sécheresse de la peau est caractéristique et considérée comme un facteur causal majeur. En raison d’une barrière cutanée perturbée, la peau ne retient pas suffisamment l’eau et laisse plus facilement pénétrer toutes sortes de substances (allergènes) et de bactéries. Cela entraîne une réaction excessive du système immunitaire, qui se traduit par les signes cliniques typiques. Une peau sèche est aussi plus facilement irritée par des facteurs non allergiques (transpiration, temps chaud ou froid, textiles, savon, shampoing, stress, maladie...).

 

Comment la dermatite atopique est-elle traitée ?

En plus d’éviter les stimuli (non) allergènes déclencheurs, il est essentiel de prodiguer de bons soins de base à la peau. La peau étant sèche, il est important d’améliorer l’hydratation de sa couche supérieure, y compris pendant les périodes sans symptômes. C’est pourquoi l’hydratation au moins biquotidienne de la peau à l’aide d’un lait, d’une crème ou d’un baume émollient est la pierre angulaire du traitement d’entretien préventif de la dermatite atopique. Cela s’applique à l’ensemble du corps, et pas seulement aux plaques d’eczéma. Ces émollients nourrissent et hydratent la peau, préservent sa souplesse et restaurent sa fonction de barrière. En outre, une bonne hydratation permet de limiter les démangeaisons et les irritations causées par la sécheresse. Des émollients doivent être utilisés aussi souvent que possible, de préférence lorsque la peau est bien hydratée (après la douche, le bain, la natation), et avant le coucher.

Ils ne guérissent pas l’inflammation due à l’eczéma constitutionnel, mais leur utilisation régulière et prolongée permet d’atténuer les poussées et donc de réduire le besoin de pommades à base de corticostéroïde. Même pendant un traitement avec des corticostéroïdes cutanés, il est important de toujours utiliser un émollient. Celui-ci doit être appliqué une heure après le corticostéroïde topique.

Lors d’une poussée, les soins se concentrent sur la gestion symptomatique des exacerbations, à savoir la réduction de l’inflammation et le soulagement des rougeurs et des démangeaisons. Pour ce faire, on utilise principalement des pommades, crèmes ou lotions contenant un corticostéroïde, qui feront disparaître les lésions d’eczéma en quelques jours.

Les corticostéroïdes locaux sont divisés en différentes classes (classes I, II, III, IV ou préparations peu puissantes, moyennement puissantes, puissantes et très puissantes), en fonction de leur efficacité. L’efficacité est déterminée par la nature et la concentration du principe actif. Le choix dépend de la gravité de l’eczéma, de l’effet de la préparation et de la fréquence des poussées. La sensibilité individuelle du patient peut également aider à déterminer le traitement.   

Dans les formes légères, l’application (bi-)quotidenne d’un émollient peut suffire. En cas de résultat insuffisant, un traitement complémentaire à base d'un corticostéroïde topique peu à moyennement puissant (classe I-II) en cure de 1 à 2 semaines est généralement nécessaire. Pour l'eczéma modéré à sévère, un traitement intermittent (par exemple en cures de 2 à 3 semaines) par un corticostéroïde topique moyennement puissant à puissant (classe II-III) est recommandé. Dans les cas plus sévères, un corticostéroïde très puissant sera appliqué. La puissance peut être progressivement réduite une fois que l’eczéma est calmé. Une application quotidienne est généralement suffisante. Le traitement doit être poursuivi jusqu’à la guérison complète ou l’amélioration marquée des lésions cutanées. Il est recommandé d’évaluer l’effet après 1 à 2 semaines.

Un traitement proactif à base de corticostéroïdes (deux fois par semaine, une fois par jour pendant deux jours consécutifs) permet de prévenir les rechutes chez les patients présentant des récidives fréquentes.

Un traitement local avec des inhibiteurs de la calcineurine (tacrolimus, pimecrolimus), à action immunomodulatrice, est parfois envisagé comme traitement intermittent ou d’entretien (deux fois par semaine), en cas d’intolérance ou contre-indication aux corticostéroïdes topiques ou en cas de formes sévères d’eczéma au niveau des zones sensibles (autour des yeux, dans les plis cutanés...).

Des préparations à base de coaltar saponiné sont encore occasionnellement prescrites.

Chez plus de 95 % des patients, un traitement local est suffisant. Dans les cas très sévères, un traitement systémique est requis. La luminothérapie à base de rayons ultraviolets peut également être utilisée dans le traitement de la dermatite atopique.

 

Vous pouvez consulter les options thérapeutiques magistrales pour le traitement d'attaque via ce lien, et celles pour le traitement chronique via celui-ci.